Quel récit poignant que celui d’Arnaud H., 34 ans. Le 23 février 2022 en Alsace, sa mère, Annik Dercaine, succombe à ses blessures après une violente agression survenue quatre jours plus tôt au domicile d’une amie. L’auteur des faits serait la cousine par alliance du célèbre tueur en série, Pierre Bodain, dit « Pierrot le fou ». Malgré son identification formelle et le dépôt d’une plainte collective, le principal suspect court toujours. En prenant la parole aujourd’hui, le fils de feu Annik Dercaine nourrit une ambition : montrer l’étoffe dans laquelle se tisse l’impunité des criminels en France.
Voyons ! On ne rentre pas comme ça chez les gens.
Annik Dercaine
Au moment de prononcer avec aplomb ces quelques paroles trempées de sagesse, Annik Dercaine l’ignore encore. Elle vient de signer son arrêt de mort à l’aube de son 63e anniversaire.
Une pluie de coups mortels va fatalement s’abattre sur elle. Le 23 février 2022, cette mère de trois enfants sans histoire, à l’œil rigoleur, est décédée à la suite de blessures infligées par la main de Renée L., 54 ans, une nomade sédentarisée, membre de la communauté des Yéniches d’Alsace.
Fatalité, cette grande blonde filiforme au visage plutôt marqué aurait de qui tenir selon le récit d’Arnaud H., 34 ans, le fils de la victime. La découverte de la filiation de Renée L. fait frémir, tant elle surprend.

L’assassin présumé serait lié à « Pierrot le fou »
Renée L., l’assassin présumé d’Annik Dercaine, ne serait autre que la cousine par alliance du tueur en série et braqueur, Pierre Bodein. Celui-là même que les médias désignent sous le sobriquet de « Pierrot le fou ».
« La femme qui a tué mon épouse a longtemps été mariée à un membre de la famille Bodain », confirme Christian H., le veuf d’Annik Dercaine.
Un récapitulatif s’impose.
Il y a 18 ans, l’affaire Bodein bouleverse l’Alsace.
Une vingtaine de braquages de banque, des cambriolages à la pelle, une cavale sanglante, des tentatives d’enlèvements, des viols, des meurtres… La liste de ses crimes et délits est vertigineuse. De 1969 à 2004, ce dangereux psychopathe à tendance pédophile braque, viole, séquestre, tue, et mutile à tour de bras, multipliant les allers-retours entre la prison et l’asile psychiatrique.

En décembre 1992, ce petit bonhomme ventru au nez pointu accomplit le tour de force de s’évader de l’hôpital psychiatrique en fauteuil roulant. Durant sa sanglante cavale, il séquestre deux femmes, viole l’une d’entre elles, braque une banque, et force plusieurs barrages de gendarmerie. Deux policiers sont grièvement blessés.
Pour ces faits, Pierre Bodain est condamné en 1996 à 28 ans de réclusion criminelle, avant que sa peine ne soit ramenée à 20 ans par la cour de cassation. Le 15 mars 2004, un terrible coup de tonnerre ébranle l’Alsace. Ce fut à cette funeste date que la justice française octroya une libération conditionnelle à ce forcené à la crinière argentée. Ce, contre l’avis des médecins. Un choix inacceptable, relevant assurément du paranormal, aux antipodes de toute logique immédiate. Et, bien sûr, ce qui devait arriver arriva.
Sitôt libéré, le nomade récidive, amoncelant sur son passage trois nouvelles victimes, dont une fillette : Jeanne-Marie Kegelin, 10 ans, puis Julie Scharsch, 14 ans, et Edwige Vallée, 38 ans. Leurs dépouilles sont retrouvées dans le lit d’une rivière, éventrés, les organes génitaux lacérés d’une vingtaine de coups de couteau à dessein d’annihiler toute trace d’éventuelles violences sexuelles. Un brouillage des pistes peu commun.

Mission accomplie, donc, pour « Pierrot le fou ». Au vu de cet astucieux modus operandi, le parquet ne retiendra pas le qualificatif de viol. Ce n’est, à la vérité, que la répétition de mensonges flagrants, éculés, impossibles à prouver, déjà évoqués dans de grandes affaires criminelles du même acabit. En tête de cette liste notable, son fervent représentant : Nordahl Lelandais, l’assassin de la petite Maëlys, 9 ans, retrouvée le 14 février 2017, réduite à l’état de squelette, si bien que les expertises pratiquées sondèrent le néant. Officiellement, « aucun élément n’a permis d’établir qu’il y a eu viol sur l’enfant. »
On connaît la chanson, somme toute !
Confondu par son ADN, le vagabond marginal des campagnes est finalement condamné par la Cour d’assises du Bas-Rhin, le mercredi 11 juillet 2007, à la réclusion criminelle à perpétuité pour trois meurtres, dont deux assortis de viol, et deux tentatives d’enlèvement. La plus lourde peine prévue par le droit français. Bodein est alors le seul condamné, ce qui laisse à jamais un goût amer aux familles des trois victimes, persuadées que certains de ses complices ont échappé à la justice. La raison : ses seize co-accusés, des nomades sédentarisés et illettrés, comme lui, seront blanchis sous le harnais, faute de preuves suffisantes, après avoir successivement nié, avoué leur implication, puis s’être rétractés.
Au total, « Pierrot le fou », 74 ans aujourd’hui, aura passé près de 45 années de sa vie derrière les barreaux.
L’ennemi déclaré ne connaissait pas son assassin
Comment feu Annik Dercaine, née d’une famille honorable de Strasbourg, a-t-elle pu se retrouver dans la ligne de mire de « Renée la folle », la cousine par alliance du tueur en série potentiellement faite du même bois ? Comment les choses ont-elles pu dégénérer en bain de sang ? Que s’est-il passé ?
Remontons le temps jusqu’au matin glacé du 19 février 2022. Le drame intervient dans un charmant petit village au nom imprononçable de 1 192 âmes, situé dans le Bas-Rhin, à l’Ouest de Strasbourg, en Alsace : à Scharrachbergheim-Irmstett.

Le clocher, lointain, sonne une fois, indiquant qu’il est 10h30. Après un trajet de 8 kilomètres, Annik Dercaine sort de son véhicule, et dévale allègrement une ruelle parsemée de jolies maisonnettes à colombages, jonchées de lampadaires fleuris, à un jet de pavé du château de Scharrachbergheim. Elle se dirige, à l’heure du café, au domicile de son amie A.Bodein, une membre de la famille de « Pierrot le fou », dont le frère a longtemps été marié à Renée L., qui n’est autre que celle qui s’apprête à lui porter le coup de grâce.
Entre amies, l’ambiance est tendre, conviviale. Quelques amabilités sont échangées. La conversation se tisse, lentement, de banalité en banalité. Bientôt, le carillon de l’horloge sonne les douze coups de midi. Devant Annik Dercaine et A. Bodain, installées autour d’une grande table ovale, un bruit sourd éclate. L’instant suivant – juste avant qu’Annik n’ait eu le temps de porter la tasse à ses lèvres -, une silhouette disloquée aux cheveux blond filasse s’immisce dans son champ de vision, voltigeant, poussant des hurlements stridents.

« C’est la faucheuse en personne, sous les traits de « Renée la folle », qui vient de faire son entrée par effraction dans l’appartement de son ex-belle sœur, A. Bodain, relate Arnaud H., le fils aîné de la défunte Annik, selon le récit de l’unique témoin survivant de la scène. Cette dernière l’a justement hébergée à son appartement avant de l’inviter, peu avant les faits, à quitter les lieux. Ne supportant pas d’être subitement rejetée de la famille Bodein, elle a donc débarqué en furie pour régler ses comptes par l’usage de la violence, insultant à tout-va la propriétaire des lieux, poursuit Arnaud H.. Elle a défoncé la porte à coups de pied, tel un bélier, sans même tester la poignée. Le tout, sous le regard médusé de ma mère, qui, – je précise -, n’avait encore jamais croisé sa route. C’est la première fois qu’elle se retrouvait face à elle. Elle ne pouvait donc cultiver aucun ressentiment ni rancœur à son égard. Aucun grief personnel ne l’a portée à être déclarée ennemie par cette dame. Rien ! », insiste son fils, haletant.
Annik Dercaine devient ipso facto le témoin d’un règlement de comptes entre nomades. Une situation incommodante qui, d’emblée, la dépasse. Dans chaque geste, dans chaque œillade assassine, dans chaque mot craché de la bouche de « Renée la folle », alors en pleine éruption, ne perçait qu’une envie : en découdre. Voyant la situation dégénérer au fil des minutes, l’aimable mère de famille, affolée par cet esclandre, se décide à intervenir, se redressant sur sa chaise, tel un cheval sous l’éperon.
La tension atteint son paroxysme lorsqu’Annik Dercaine, sur ces entrefaites, fait observer à Renée L. combien cette scène porte atteinte aux règles de savoir-vivre, et de la bienséance, l’étourdissant de ces paroles pleines de bon sens :
« Voyons ! On ne rentre pas comme ça chez les gens ! ».
À ces mots, « Renée la folle« , stupéfaite par son toupet, se fige de surprise, bouche bée, l’écume aux lèvres. Ses yeux se froncent.
Choc violent, coups de poing, strangulation, mort clinique
« C’est à cet instant précis que cette enragée dévie de sa cible initiale, et saute à la gorge de ma maman, et la traîne sur le sol pour l’étrangler de toutes ses forces en hurlant, les deux mains enroulées autour de son cou. »
C’est avec effroi et désespoir qu’Arnaud revient sur les circonstances de l’agression ayant coûté la vie à sa mère, Annik Dercaine. « Comble de l’horreur, A.Bodein m’a raconté que cette folle l’a ensuite molestée à terre en lui assénant une pluie de coups de poing avant de prendre la fuite », poursuit-il.
Sous la violence des coups, le choc est tel que la mère de famille subit un arrêt cardio-respiratoire. Son cerveau perd le contrôle, et le corps plonge dans le coma. Les pompiers se dépêchent sur les lieux, vingt minutes plus tard, pour lui prêter secours. La victime est transportée d’urgence à l’hôpital civil de Strasbourg, où elle restera quatre jours en unité de soins intensifs. Sa dernière demeure. Annik Dercaine se trouve alors entre deux ténèbres, en état de mort clinique.
« Si la décision semblait être tombée tel un couperet, c’est parce que son cerveau n’était plus irrigué. On nous a rapidement fait comprendre qu’elle ne se réveillerait jamais, annonce son fils, Arnaud, les cils encore perlés de larmes. J’ai dû prendre la décision la plus difficile de ma vie : la débrancher du respirateur artificiel. Ma maman a rendu l’âme, le 23 février 2022. Son décès a été prononcé à 1 heure du matin. Son corps a été incinéré, conformément à sa volonté. »

On nous a rapidement fait comprendre qu’elle ne se réveillerait jamais. J’ai dû prendre la décision la plus difficile de ma vie : la débrancher.
Arnaud, le fils de feu Annik Dercaine.
Suite au décès prématuré d’Annik Dercaine, une plainte groupée pour « violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner » est déposée à l’encontre de la cousine par alliance de « Pierrot le fou », à la gendarmerie de Wasselonne, le 28 mars 2022.

« Et depuis sa mort si précipitée, si injuste pour nous ? Rien. Le néant !, dénonce Arnaud, le fils de la défunte. L’assaillante, celle qui a tué ma mère de sang-froid, a été entendue, puis relâchée aussitôt dans la nature après avoir dupé les autorités qui la croient inoffensive. J’ignore comment nous tenons encore debout.»
Celle qui a tué ma mère de sang-froid a été entendue, puis relâchée après avoir dupé les autorités qui la croient inoffensive.
Arnaud, le fils de de feu Annik.
Selon Arnaud H., l’enquête judiciaire n’aurait établi aucun lien direct entre les coups portés par Renée L. et le décès d’Annik Dercaine. « Elle était à cheval sur ma mère en train de la molester. Elle décède quatre jours plus tard, mais pour eux, il n’y a aucun rapport de cause à effet. On croit rêver, mais c’est bien réel », poursuit-il, allant jusqu’à évoquer un cas flagrant de « meurtre faussement élucidé. »
Aujourd’hui, pour la famille d’Annik Dercaine, tout espoir est vain. Début juillet 2022, un appel émanant du tribunal judiciaire de Saverne, en charge du dossier, vient doucher tout espoir que justice soit faite. « Quoi qu’il arrive, vous ne serez pas content de la condamnation. Ce ne sera jamais assez pour vous », lui aurait déclaré une psychologue du Bureau d’aide aux victimes (BAV).
L’assassin présumé menace l’unique témoin oculaire ?
Un détail cloche. Il existe en la personne d’A. Bodein un témoin oculaire en mesure d’attester de la violence de l’agression qui a coûté la vie à Annik, le 19 février 2022, les faits étant survenus, de surcroît, à son domicile. Seulement voilà, un élément inattendu va changer la donne. Selon la famille de la défunte, A. Bodein aurait été victime de plusieurs tentatives violentes d’intimidation. « Renée L. a pris contact avec elle pour l’insulter, assure Christian H., le père d’Arnaud. J’ai cru comprendre qu’elle a tenté de l’intimider suite à une première déclaration en gendarmerie. »
Incroyable, mais vrai, A. Bodein serait depuis revenue sur sa version des faits.
« Me croiriez-vous si je vous disais que l’amie de ma mère, témoin unique de son assassinat, feint désormais d’avoir perdu la mémoire, comme par enchantement ?, interroge Arnaud, dont les neurones, elles, bourdonnent, s’échauffent. Les pressions ont visiblement fait leur effet. La voilà, la vérité »
L’amie de ma mère, témoin unique de son assassinat, feint d’avoir perdu la mémoire.
Arnaud, le fils de feu Annik.
Frappé de la teneur de ces propos, je contacte A. Bodein par téléphone, le 24 septembre 2022. Or, celle-ci a refusé de répondre à mes questions.
« J’ai le cul entre deux chaises », s’est-elle justifiée d’une voix chevrotante, avant de raccrocher le combiné, faisant valoir à la fois son amitié pour feu Annik et son lien de parenté avec l’assassin présumé. Voilà donc ce qui constitue la trame réelle de la tragédie ayant touché de plein fouet la famille de feu Annik Dercaine
Si les faits sont avérés, nous voilà en présence du délit de subornation de témoin et du délit de faux témoignage. « Toute menace ou tout autre acte d’intimidation à l’égard de quiconque, commis en vue de déterminer la victime d’un crime ou d’un délit à ne pas porter plainte ou à se rétracter, est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende. »
« Si la loi était appliquée, ce qui ne semble pas être le cas, le risque de pression sur un témoin constitue l’un des motifs de placement en garde à vue, voire en détention provisoire, dénonce Arnaud H., à juste titre, perdu devant l’inertie des pouvoirs publics. Mais là encore, cette dame a été laissée libre de ses mouvements, sans aucun contrôle judiciaire alors même qu’elle représente un danger pour la sécurité publique. Quelque chose m’échappe ».
Si la justice semble se montrer laxiste dès lors qu’un membre de la famille Bodein est impliqué dans un homicide, force est de constater que les membres de l’appareil judiciaire retrouvent leur courage, et déploient tout leur zèle quand il s’agit de pulvériser les honnêtes gens.
« C’est un fait établi, déplore Arnaud H., les pommettes subitement empourprées sous l’effet de la colère, avant d’ajouter :
Pour l’heure, la seule personne qui a été condamnée dans cette affaire, c’est mon père.
Arnaud, le fils de feu Annik.
L’assassin présumé fait condamner le veuf
Les semaines puis les mois s’écoulent, mais rien ne se passe. Face au manque de volonté tangible des autorités de procéder à l’interpellation de la meurtrière présumée d’Annik Dercaine, sa famille endeuillée va être placée sous haute tension. Les passions se déchaînent alors, l’entraînant toujours plus dans la tourmente. Un cauchemar éveillé.
Dans un élan de désespoir, Christian H., le veuf d’Annik, va commettre une erreur, celle de céder aux passions que « Renée la folle » suscitait. « Mon père a passé onze coups de fil à l’assassin présumé de ma mère pour lui dire ses quatre vérités, celles que la justice de notre pays se garde bien de lui dire. »
Ces quatre vérités, les voici :
Meurtrière ! On va t’avoir !
Renée B., confortablement abritée derrière le bouclier de la loi, intente aussitôt une action en justice pour « appels malveillants » à l’encontre de Christian H.. « Elle a joué la carte du pathos, l’outil de manipulation par excellence. Et ça a marché !, déplore Arnaud H.. Cette fois, la justice n’a pas traîné. Elle s’est automatiquement emparée de l’affaire, déplore-t-il, en dénonçant une instrumentalisation de la justice à des fins politiques, avant d’ajouter : Quand le gendarme a demandé à « Renée la folle » ce que mon père pouvait bien avoir à lui reprocher, celle-ci a fait mine d’en ignorer la cause, ne se sentant coupable d’aucune faute. Elle a eu le toupet de se donner le beau rôle, celui de la victime. »
En seulement deux semaines, Christian H. reçoit une convocation pour être auditionné à la gendarmerie de Strasbourg. Une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) a lieu deux mois plus tard, début avril 2022. En conséquence, le tribunal du Bas-Rhin condamne le veuf à 40 jours-amende d’un montant de 450 euros.
« Certains ont le permis de tuer en toute impunité. Alors, c’est ça, la France, pays des droits de l’Homme ?, se questionne Arnaud H.. Aujourd’hui, je me sens désarmé. L’affaire traîne, et va traîner jusqu’à ce qu’elle soit médiatisée. La justice ne bouge qu’à condition que sa réputation soit ternie dans les médias. Le coup politique ou le scandale : ces irresponsables ne comprennent que ça. Idem pour les journaux locaux. Pas une seule ligne n’a été consacrée au meurtre de ma mère. En comparaison, si un délinquant multirécidiviste en délit de fuite se mange un platane, la presse s’emballe ! »
La Justice ne bouge qu’à condition que sa réputation soit d’abord ternie dans les médias. Le coup politique ou le scandale : ils ne comprennent que ça.
Arnaud, le fils de feu Annik.
L’existence d’un complice révélée
Dépité, anéanti, nageant dans le flou le plus total, des idées revanchardes vont peu à peu germer dans l’esprit de l’endeuillé. « Après cette série d’événements, j’ai vite réalisé que je m’apprêtais à gâcher ma vie pour ce pays en ruine. Il était hors de question que je fasse un compromis là-dessus », explique Arnaud H., témoignant d’un sentiment d’apatride.
Après un cheminement si tortueux, le fils de feu Annik Dercaine plie bagage, le 16 juin 2022, sans même prendre le temps de vendre son commerce, et s’envole vers le Canada, d’où il ne compte jamais revenir.
« Pas un jour ne passe sans que je pense à ma maman. Mais comment faire autrement ? J’ai perdu toute confiance en la justice de mon pays, ce sur quoi l’on bute. C’est une double tragédie.»
Il reste cependant une dernière piste à explorer. Un espoir susceptible de rebattre les cartes. En effet, l’affaire du meurtre d’Annik Dercaine recèle un ultime secret. S’appuyant sur le témoignage de l’unique témoin avant sa rétractation, voilà ce que révèle pour la première fois Christian H., le père d’Arnaud :
« Durant l’agression de ma femme, le 23 février 2022, un homme – dont on ignore l’identité – accompagnait Renée L. dans sa folle équipée. Son complice l’a regardée massacrer ma petite Annik sans lever le petit doigt. Il est resté là, sans réagir. C’est de la non-assistance à personne en danger. La justice ne l’a jamais identifié. Cet individu, faisait-il partie de la bande à « Pierrot le fou », passée entre les mailles des filets du système pénal ? Je l’ignore, mais tout est possible. »
Durant l’agression de ma femme, un homme accompagnait Renée L. dans sa folle équipée.
Christian, le veuf d’Annik et père d’Arnaud.
Pour cette raison, l’enquête (la mienne, visiblement la seule) reste ouverte.